Le Cortège des Ombres





Le Cortège des Ombres

Union soviétique – 1948 – Leningrad
Un musicien, une poétesse - Chostakovitch, Akhmatova.
Ils sont persécutés. Ils ont peur. Ils se demandent comment résister.

  





À la fin de la deuxième guerre mondiale, la terreur des années 30 reprend en Union Soviétique. En 1946, sous l’instigation de Staline, Jdanov, troisième secrétaire du parti Communiste s’en prend aux écrivains soi-disant influencés par l’étranger, et à la presse qui les publie : ainsi la grande poétesse Anna Akhmatova sera-t-elle exclue de l’Union des Ecrivains, interdite de publication et traitée publiquement de nonne et de putain ; Zochtchenko, un satiriste alors très populaire dont Staline lisait les histoires à sa petite-fille, sera, lui, considéré comme un maniaque sexuel sous prétexte de son intérêt pour la psychanalyse…
Ces attaques inaugurent une campagne d’épuration culturelle menée dans tout le pays, à laquelle se mêlera bientôt un antisémitisme illustré par le meurtre honteux, à Minsk, de Solomo Mikhœls, célèbre directeur de théâtre dont l’assassin finira par recevoir l’ordre de Lénine. En 1948, c’est contre les musiciens, en particulier Chostakovitch, Prokofiev et Khatchatourian, que Jdanov se déchaine, les accusant de « formalisme » et leur reprochant de ne pas faire une musique « mélodieuse » et traditionnelle, apte à satisfaire le bon goût du peuple russe.
À la suite d’une campagne de presse virulente et haineuse, les musiciens incriminés se verront forcés de faire publiquement leur autocritique devant l’Union des Compositeurs qui les cloue au pilori. Une période de disgrâce commence alors pour eux, et Chostakovitch, après avoir acquis une notoriété mondiale avec sa septième symphonie dite « Leningrad » qui exhalait le courage des habitants de la ville lors de son siège par les nazis, s’attend à être arrêté d’un jour à l’autre.
Chassé du conservatoire où il enseignait depuis des années, il erre dans Leningrad et rencontre Akhmatova. Une discussion s’engage entre eux : comment continuer à composer, créer et penser dans un Etat totalitaire, et à quel prix ?

Ce texte théâtral fait partie d’une série consacrée à des compositeurs de musique. Son but est d’explorer les contraintes et les conditions présidant à la création d’œuvres musicales. « Le cortège des ombres », mettant en scène Dimitri Chostakovitch, en est le deuxième épisode qui fait entendre les risques que court un artiste vivant dans un Etat totalitaire. Le premier, « L’après-midi de Leyde » consacré à Gustav Mahler (dans sa rencontre avec Sigmund Freud), fait résonner la façon dont la vie amoureuse détermine au moins en partie le processus de création.
















 









Mise en scène : Philippe Boyau
Costumes : Bernadette Suchod
Création Lumières: Karim Houari
   avec
A.Akhmatova : Marie Cuffolo
D.Chostakovitch : Jean Morales
 

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